Un p’tit bout de tous, un commerce multi-services adapté à la ruralité
Après avoir vu son dernier commerce fermer, il y a trois ans et demi, Ponchon accueille un commerce multi-activités, Un p’tit bout de tous. Rencontre avec sa gérante, Agnès Lampert-Souvay.
Ponchon, 1 100 habitants, à 12 kilomètres au sud-est de Beauvais. Il y a trois ans et demi, le dernier commerce de la commune, une boulangerie, baisse le rideau. Mais la municipalité est loin de le percevoir cette fermeture comme une fatalité.
Le conseil municipal se veut un facilitateur pour la création d’un commerce multi-service. Il fait appel à l’EPFLO (l’Établissement public foncier local de l’Oise) pour l’acquisition des murs, et lance un appel à candidature. C'est le projet d'Agnès Lampert-Souvay qui est retenu, aboutissant, le 1er janvier 2022, à l'ouverture d'Un p'tit bout de tous, un commerce multi-activités qui se démarque par son agilité et sa volonté d'être à l'écoute des clients.
Enfant du pays
Agnès Lampert-Souvay est une enfant du pays, fille d'agriculteurs de la commune, elle est attachée à son village et elle sait faire preuve d'inventivité. « La ferme familiale est aujourd'hui une ferme pédagogique », glisse-t-elle. Ancienne directrice administrative dans une PME évoluant dans l'industrie automobile, elle a été licenciée à la suite du décès du gérant entrainant la liquidation... et décide de changer de vie. « J'aurai pu trouver un autre poste dans le même domaine facilement, mais après 23 ans, j'avais besoin de changer ! », explique-elle.
Avec un P’tit bout de tout, Agnès Lampert-Souvay entend offrir un maximum de services : dépôt de pain, snack, épicerie, bar... Il s'agit de s'adapter aux attentes d'une population aux profils variés. « Nous avons rapidement proposé un dépôt de pain, d'abord bénévolement à la ferme », raconte la nouvelle gérante. Pendant ce temps, le projet avance, les travaux sont réalisés sur le temps libre, avec l'aide de l'entourage.
Ce nouveau commerce représente un investissement de 28 000 euros pour Agnès Lampert-Souvay, auxquels s’ajoutent 38 000 euros supportés par la commune et les collectivités. « Nous travaillons avec la boulangerie Leguay, à Warluis. Nous avons commencé avec une dizaine de baguettes, cinq ou six croissants. Aujourd'hui, nous vendons entre 50 et 60 baguettes, sans compter les pains spéciaux et les viennoiseries. »
100 clients par jour
Pour le coin épicerie, Agnès Lampert-Souvay mise sur la qualité. Dans les rayons, des fruits et légumes en provenance directe de maraîchers proches, une sélection de produits locaux, du terroir, bio : yaourts, boissons... « On m'a demandé des oranges. Lorsque j'en achète, même si elles viennent d’Espagne, je veille à prendre une qualité supérieure ».
Pour autant, les prix se doivent de rester raisonnables. « Cela ne m’intéresse pas d'avoir seulement dix clients par jour et de prendre une grosse marge. Je veux rester attractive. Et chacun doit pouvoir vivre de son travail, les producteurs locaux comme moi », résume la gérante qui a atteint son objectif d'une centaine de clients par jour.
Toujours dans un esprit d'adaptabilité, les clients peuvent commander des paniers de produits locaux chaque semaine, sans obligation, et en choisir le contenu. C'est Agnès Lampert- Souvay qui se charge ensuite de la logistique. De la même façon, la boutique est ouverte sept jours sur sept.
Brasserie, jeux, point presse…
« Nous exploitons aussi une licence IV que la mairie a obtenue gratuitement. Le bar demande encore à être développé, il faut simplement être patient », commente la gérante qui a de nombreux projets à court terme. Un coin brasserie devrait rapidement ouvrir, avec l'embauche d'un commis de cuisine.
Par ailleurs, des livraisons régulières seront prochainement mise en place. « J'ai aussi déposé un dossier à la Française des jeux et nous allons devenir point presse - locale uniquement- et relais pour les colis », ajoute encore la gérante qui souligne le rôle de la municipalité dans la réussite de son projet. « Dans un délai de cinq ans, j'aimerai ouvrir un second P’tit bout de tous », ambitionne Agnès Lampert-Souvay qui voit son commerce comme un lieu de convivialité. Une belle façon de participer à la revitalisation du monde rural !