Une assemblée générale sous le signe des réformes
L'Union des maires de l'Oise a tenu sa traditionnelle assemblée générale samedi 17 octobre dans la salle André-Pommery à Clermont-de-l'Oise.
La tradition, ce n’est jamais qu’un progrès qui a réussi. » C’est sans doute inspiré par ces mots de Maurice Druon, homme politique et écrivain français, dans Le pouvoir qui a poussé l’Union des maires de l’Oise à reconduire, depuis 1951, son assemblée générale à Clermont-de-l’Oise. Cette année, elle a eu lieu le samedi 17 octobre tandis que l’ombre des réformes et la baisse des dotations planaient en sus de la colère qui gronde chez les élus locaux. Ils étaient près de 350 maires présents sur les 693 maires que compte le département et près de 170 élus pour l’occasion.
Des élus en colère
Ce rendez-vous annuel des maires de l’Oise s’est tenu dans un contexte particulier. En effet, les maires isariens se sont mobilisés le 9 octobre dernier contre la baisse de la Dotation globale de fonctionnement (DGF) arguant : « De l’argent pour nos communes, de l’argent pour nos communes », sous les fenêtres de la préfecture de l’Oise.
Si la dotation globale de fonctionnement va baisser, elle n’a pas été mise au menu des tables-rondes de cette demi-journée. “Le bilan de la réforme des rythmes scolaires” a lancé les débats faisant suite au rapport d’activité de l’association par Jean-Paul Douet, le secrétaire général, et au rapport financier ainsi qu’au vote des cotisations, par la trésorière, Nadège Lefèbvre. En présence de Claire Leconte, professeur émérite de psychologie de l’éducation à l’Université de Lille 3, chercheuse en chronobiologie spécialiste des rythmes de l’enfant et de l’adolescent, les élus présents ont pu échanger sur leur vision de la réforme et revenir sur les difficultés qu’ils ont pu rencontrer lors de la mise en place.
Une visite préfectorale sous le signe des réformes
Ensuite, “L’impact de la loi NOTRe sur le bloc communal” a été le second thème abordé. Au cours de cette dis- cussion, il a été débattu de l’avenir des communes et de leur intégration dans de grands ensembles dès le 1er janvier 2017. Cette date marque la fin des communautés de moins de 15 000 habitants.
Ensuite, est venu le temps de la clôture de l’événement. Si Claude Gewerc, président du conseil régional n’a pas utilisé l’entièreté des dix minutes qui lui ont été accordées, Édouard Courtial, président du conseil départemental de l’Oise, a, quant à lui, réduit son intervention afin de rentrer dans le timing prévu. Emmanuel Berthier, préfet de l’Oise, a pour sa part débordé. Le représentant de l’État sur le territoire isarien depuis trois ans a abordé quatre sujets principaux. Il est tout d’abord revenu sur l’évolution des dotations et notamment de la DGF sur lequel il s’est montré ferme : « Nous sommes collectivement impliqués dans un vaste effort de redressement des comptes publics. La restauration des équilibres financiers est une nécessité, il en va de notre souveraineté. Chacun doit y participer. »
Cela se traduit sur le terrain par une baisse de 11 milliards d’euros entre 2015 et 2017 à un rythme de 3,7 milliards d’euros par an dont 56% seront amputés au bloc communal.
Emmanuel Berthier est ensuite revenu sur la réforme territoriale. Cette dernière va favoriser l’intercommunalité et favoriser la fusion de communes. Montherlant et Saint- Crépin-Ibouvillers vont fusionner au 1er décembre tandis que Anserville, Fosseuse et Bornel le feront au 1er janvier 2016. Au début de la prochaine année, l’Oise comptera 690 communes. Le préfet isarien a également annoncé le renforcement du soutien national à l’investissement public local.
Emmanuel Berthier a profité de l’occasion pour annoncer que la loi de finances 2016 propose la création d’un fonds d’un milliards d’euros, dont la moitié sera affectée aux territoires ruraux et villes petites et moyennes.
Enfin, le représentant de l’État est revenu sur la sécurité routière en annonçant un nouveau plan pluriannuel, qui a été signé mardi 20 octobre.
En présence des partenaires
En marge de l’événement, les élus ont pu sur leur temps de pause, rencontrer leurs partenaires au quotidien, dont Picardie la Gazette fait partie. Au total, les élus ont été accueillis par près d’une trentaine d’entreprises, banques, assurances, institutions. « Les partenaires financent tout l’événement, donc, on les valorise », explique Thomas Bordonali, directeur de l’Association des maires de l’Oise.
Pour les partenaires, c’est aussi un moment important qui permet de rencontrer plus facilement les élus. « Dans ce contexte de baisse des dotations, les collectivités vont préférer la location à l’achat d’outillage, par exemple. Nous on est là pour leur proposer notre gamme et répondre à leurs besoins dans ce contexte de réduction des dépenses », explique José Sousa, responsable du secteur Picardie chez Loxam.
Alexandre BARLOT