Une feuille de route pour mieux structurer et renforcer la filière
Philippe Vasseur, commissaire à la revitalisation, a présenté le 26 juin dernier au Comité régional de la filière ferroviaire la feuille de route que lui avaient commandée le préfet de Région et le président du conseil régional pour préparer l’avenir du ferroviaire dans la région. Une feuille de route en onze points et propositions à même à même de déboucher sur une perspective de long terme commune et partagée.
Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France, préfet du Nord, et Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, ont réuni le Comité régional de la filière ferroviaire fin juin, en présence de Philippe Vasseur, commissaire à la revitalisation. Pour la deuxième fois cette année, l’ensemble des acteurs régionaux du ferroviaire (entreprises, monde académique, institutionnels, organisations professionnelles, services de l’État et des collectivités) était rassemblé pour coordonner leurs actions et permettre au territoire des Hauts-de-France de s’affirmer comme terre d’excellence du ferroviaire.
Lors du comité du 23 janvier, le préfet de Région et le président de la Région Hauts-de-France avaient confié à Philippe Vasseur la mission de proposer une feuille de route du ferroviaire en région, offrant une vision stratégique à court, moyen et long terme. Il s’agit de préparer l’avenir avec l’ensemble des acteurs de cette filière, génératrice de nombreux emplois, industriels notamment.
« L’opportunité de l’ouverture à la concurrence »
Présentant la feuille, le commissaire à la revitalisation a souligné le contexte de la filière, marqué par une évolution de la réglementation et une concurrence mondiale de plus en plus vive, et rappelé les caractéristiques du paysage régional ferroviaire : un écosystème dense mais peu coordonné, une concentration des emplois industriels du secteur (près de 50%), la présence de trois constructeurs (Alstom, Bombardier, Titagarh), une multitude de petites et moyennes entreprises sous-traitantes plus ou moins fragiles et de nombreux organismes institutionnels ou assimilés, publics et académiques. Philippe Vasseur a souligné l’excellence de la filière ferroviaire française et la nécessité de préparer son avenir. « La filière ferroviaire doit saisir l’opportunité de l’ouverture à la concurrence pour s’engager résolument dans le train du futur et pleinement profiter de la présence d’un écosystème particulièrement riche, au sein duquel se trouvent à la fois un pôle de compétitivité et un institut de recherche technologique. »
Michel Lalande et Xavier Bertrand ont félicité Philippe Vasseur pour le travail accompli qui doit servir de base à une meilleure structuration et au renforcement de la filière. « Nous sommes au travail pour rester une région qui compte dans le ferroviaire. Il faut aussi pouvoir se projeter dans l’avenir pour adapter notre offre de formations : quelle sera l’évolution des métiers dans trois, cinq et dix ans ? Dès la rentrée de septembre, nous mettrons en place une véritable feuille de route avec des projets concrets pour assurer un avenir pérenne aux acteurs majeurs du ferroviaire et à leurs sous-traitants », a indiqué Xavier Bertrand. De son côté, Michel Lalande a rappelé « la présence forte des entreprises, petites et grandes, et de milliers de salariés [qui] font vivre la filière ferroviaire régionale. Cet outil de production représente près de la moitié de la filière en France. Pour faire face à la concurrence internationale et permettre à chacun de trouver sa place, nous devons construire la filière ferroviaire de demain, en faisant, par exemple, des Hauts-de-France un acteur majeur dans l’automatisation des trains ». Il a appelé à la création d’un comité de pilotage de la filière à l’échelle de la région, pour définir une perspective de long terme commune et partagée (trains du futur, nouveaux usages, déconstruction ferroviaire…) et « tracer la voie d’une industrie ferroviaire résolument tournée vers l’intelligence », y compris au niveau national.