UNE FORMATION AUX MÉTIERS DE LA MODE À HAM
Le premier atelier coopératif de l’association Jean-Luc François, inauguré en octobre 2017, accueille un espace dédié aux métiers de la mode et du textile. La première session de formation, pilotée par Pôle emploi et financée par Opcalia et la Région, a démarré le 21 novembre dernier.
« La transmission de ces métiers d’excellence participe à la préservation du savoir-faire français et favorise de surcroît l’égalité des chances et la cohésion sociale », déclare l’association. En 2010, le styliste Jean-Luc François, militant pour une mode sociale plus solidaire et équitable, fonde l’association éponyme à Pantin en Seine-Saint-Denis. « Trois ans plus tard, nous mettions en place des formations courtes et des chantiers-écoles de six mois. Destinés à des personnes au RSA ou à des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi », se rappelle-t-il. En 2015, il crée le premier incubateur Textile/Habillement pour accompagner de jeunes créateurs de marques. L’association reçoit le prix de l’entreprise innovante 2015 par le groupe Accenture, pour son engagement en faveur de l’insertion professionnelle et de l’emploi. Ce partenaire élaborera avec Jean-Luc François le projet d’implantation de l’atelier de Ham. Pour le styliste, « la plupart des nouvelles marques veulent une production de proximité, du made in France. Ham, qui se situe à 1h20 de Paris, était toute désignée pour accueillir notre atelier. Notre projet s’inscrivait également dans une dynamique territoriale de revitalisation du centrebourg ». Le projet est présenté en décembre 2016 à l’occasion du service public pour l’emploi local. Moins d’un an plus tard, l’atelier ouvre ses portes.
UNE PREMIÈRE PROMOTION
Sous la responsabilité de Nicolas Paillot, douze stagiaires acquièrent le vocabulaire spécialisé, les signes conventionnels et l’organisation d’un poste de travail sur trois mois de formation. « Nous avons sélectionné les stagiaires parmi 200 candidats pour leur expérience dans le secteur du textile. Certaines personnes ont connu un licenciement, mais pas seulement. Il y a également des personnes ayant fait de la couture toute leur vie sans n’avoir jamais travaillé en entreprise, explique le couturier et directeur artistique. Dans la région, il existe une couture familiale traditionnelle, un véritable savoir-faire, un potentiel à professionnaliser ». L’objectif est à terme de leur permettre une insertion professionnelle stable sur des postes très recherchés dans le secteur de la mode et de la haute-couture. La prochaine session de formation est prévue en février. D’ici 2020, une trentaine de « petites mains » devraient être embauchées sur le plateau de production de l’atelier de Ham.