UNE SEMAINE POUR MIEUX CONCILIER EMPLOI ET HANDICAP

Les placements Cap Emploi en région ont augmenté de 3% entre 2015 et 2016, passant de 6 960 à 7 181.
Les placements Cap Emploi en région ont augmenté de 3% entre 2015 et 2016, passant de 6 960 à 7 181.

Organisée par l’Agefiph, la 21e édition de la Semaine pour l’emploi des personnes handicapées s’est déroulée du 13 au 19 novembre. Soixante événements étaient organisés dans les Hauts-de-France, avec un seul objectif : promouvoir l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap.

Les placements Cap Emploi en région ont augmenté de 3% entre 2015 et 2016, passant de 6 960 à 7 181.

En France, le nombre de personnes handicapées en emploi s’élève à près d’un million, et 81 000 dans la région, contre 7 000 en 1986. « Dans les entreprises de plus de 20 salariés, le taux d’emploi frise les 4% plutôt que les 6% [ndlr, pourcentage de l’emploi des personnes en situation de handicap défini par la loi de 1987], rappelle Guy Bierne, délégué régional de l’Agefiph Hauts-deFrance. Mais les statistiques sont aussi trompeuses, sachant que de nombreuses entreprises de moins de 20 salariés emploient également des travailleurs handicapés. » « Pour les entreprises de la CPME, l’être humain est une vraie valeur ajoutée, confirme Sébastien Horemans, président de la CPME Somme et Picardie. Le rôle d’une PME/ TPE est de créer de l’activité et donner de l’emploi, y compris aux personnes en situation de handicap, nous nous devons d’être exemplaires en ce domaine. » Pas étonnant donc que la CPME ait décidé d’organiser avec Cap Emploi Somme un petit-déjeuner employeurs consacré à la thématique du handicap le 16 novembre dernier à Boves, afin de dédramatiser le handicap et donner des pistes d’actions aux dirigeants. « L’objectif est de vous donner des outils pour impulser une dynamique vertueuse par rapport au handicap, que vous ayez connaissance des dispositifs existants pour vous permettre d’embaucher des personnes en situation de handicap. Les entreprises de moins de 20 salariés peuvent-elles aussi bénéficier d’aides », a expliqué Dominique Lesot, directeur adjoint Employeurs à Cap Emploi Somme.

UN SYSTÈME COMPLEXE

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les employeurs se trouvent quelque peu démunis : « Il y a trop d’interlocuteurs, trop de flou, il faudrait un guichet unique », estime André Maquet, à la tête de l’entreprise Contessotto Palettes de Poix-de-Picardie. « À chaque situation sa solution, c’est la raison pour laquelle il est compliqué d’indiquer à l’employeur un cheminement standard. Quand il s’agit de la reprise du travail d’un salarié handica pé, il faut anticiper, reconnaît Carole Vingneron, coordinatrice et chargée de mission Sameth (organisme spécialiste du maintien dans l’emploi des personnes handicapées). L’objectif est d’obtenir les renseignements sur la situation du salarié le plus rapidement possible pour pouvoir agir en conséquence. »

C’est là une des problématiques des dirigeants, qui ne sont au courant du handicap de leur salarié si celui-ci souhaite les en informer, certaines personnes craignant d’être stigmatisées. « Ce n’est pas toujours simple, confirme Matthieu Duclercp, des Pianos Duclercq à Abbeville. Les salariés font parfois de la rétention d’informations, c’est une phase de résistance au demeurant tout à fait compréhensible, certains ne parlent pas de leur situation. » « Nous sommes là pour rassurer les salariés sur ce point, assure Carole Vigneron. Mais le salarié seul décide de divulguer ou non son statut de travailleur handicapé. » « Le système est complexe, admet Dominique Lesot, il y a encore des dispositifs à mettre en place pour trouver de nouvelles solutions. Il faut que le salarié et l’employeur échangent pour faire avancer les choses. » Mais Dominique Lesot se veut rassurant : « Si vous êtes confrontés à une situation de handicap dans l’entreprise, il faut contacter directement Cap Emploi, à nous de vous orienter vers le bon interlocuteur. »