UniLaSalle teste le retour de la vigne en Picardie

5 000 pieds de vigne ont été plantés à proximité du campus UniLaSalle de Beauvais. Un projet pédagogique porté par les étudiants et qui participe à l’ouverture de l’école sur l’agroalimentaire.

Grégoire Forzy, responsable des fermes d’UniLaSalle, au milieu des jeunes pieds de vigne en cours de tuteurage. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Grégoire Forzy, responsable des fermes d’UniLaSalle, au milieu des jeunes pieds de vigne en cours de tuteurage. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Elle reprend peu à peu pied dans les Hauts-de-France, la vigne… Changement climatique et besoin de diversification des exploitations agricoles sont à l’œuvre et participent à ce retour à une culture qui avait déserté le territoire depuis plusieurs siècles. Rien d’étonnant donc, à ce que l’école d’ingénieurs en agriculture UniLaSalle, à Beauvais, se lance à son tour, emboîtant le pas à quelques précurseurs. 5 000 ceps ont ainsi été plantés sur un hectare à proximité immédiate du campus. Un investissement d’environ 40 000 euros.

L’idée est née dans l’esprit des étudiants de l’association Agroteam. « Cette association a notamment pour objet de cogérer la ferme de l’école, explique Grégoire Forzy, le responsable des exploitations agricoles d’UniLaSalle. Il y a cinq ans, nous avons lancé un diagnostic sur la ferme, ses forces, ses faiblesses et ses perspectives. » Et la diversification des productions apparaît rapidement comme une piste. Le projet des vignes est lancé.

Le projet des étudiants d’abord

Les étudiants montent le projet : ils rencontrent des producteurs, explorent les différentes stratégies techniques à mettre en œuvre. « L’objectif est d’abord pédagogique, insiste Grégoire Forzy. On leur laisse le maximum d’autonomie tout en les encadrants. Ils viennent, par exemple, de collecter des devis pour le palissage, et nous allons en discuter. »

La parcelle est choisie, selon sa proximité avec le campus, son sol et son orientation. Les cépages ensuite : du chardonnay bien sûr, déjà très présent en champagne, mais aussi du pinot noir, du muscat (adapté aussi pour du raisin de table ou du jus de raisin) et du chenin, plus coutumier des terroirs du Val de Loire. Le tout est associé à un porte greffe O, réputé pour sa vigueur, qui doit permettre à la vigne de s’implanter rapidement et ainsi se « défendre » contre une éventuelle prédation de lapins notamment.

Ce sont encore les étudiants qui sont à pied d’œuvre sur le terrain, avec beaucoup de travail manuel. Préparation du sol, plantation, désherbage, mais aussi tuteurage (en cours) et palissage, qui sont ou seront de leur responsabilité. Ces opérations, ils les réalisent eux-mêmes ou sous-traitent, toujours sous l’œil attentif de Grégoire Forzy.

La transformation agroalimentaire en perspective

Celui-ci avoue découvrir cette production originale pour la région. « Nous ne sommes pas vraiment dans l’expérimentation, au sens où il n’y a pas de protocole d’expérimentation mis en place, mais il y a de l’observation, c’est certain. D’un point de vue pédagogique, c’est très intéressant. » D’autant que la production de raisins ouvre aussi la voie à la transformation agroalimentaire : en jus de raisin d’abord et en vin ensuite. « L’objectif, c’est de se lancer dans la vinification d’ici 5 ans », planifie le responsable des fermes d’UniLaSalle.

Cette voie de la transformation des produits, l’école l’explore de plus en plus afin de nourrir de nouvelles opportunités de formations ou de partenariats. Une microbrasserie et une conserverie sont déjà en place. Le nouvel atelier de transformation laitière (yaourt et fromage) sera inauguré en décembre et un verger pâturé de pommiers devrait aussi prochainement voir le jour. De quoi attirer de nouveaux profils d’étudiants…