Xavier Bertrand présente son Plan pour l’apprentissage
Voté fin avril, le Plan apprentissage, doté de 20 millions d’euros, a pour ambition de faire la promotion de ce mode de formation. L’objectif affiché par la région est de passer de 33 000 apprentis à 50 000 d’ici la fin de la mandature.
C’est le plan que j’aurais aimé mettre en place lorsque j’étais ministre. Vous pouvez regarder dans toutes les autres régions : c’est le programme en faveur de l’apprentissage le plus ambitieux de France », s’enthousiasme Xavier Bertrand. Ce nouveau dispositif vient ajouter 20 millions d’euros aux 150 déjà engagés par la région en faveur de l’apprentissage. Le président des Hauts-de-France s’est rendu à Amiens pour en faire la promotion, quelques jours après son adoption à Lille. Pour cela, il a choisi Interfor, centre de formation qui compte 620 apprentis cette année. Accompagné par Sébastien Huyghe, vice-président délégué à l’apprentissage, Xavier Bertrand a souhaité échanger avec l’équipe éducative afin d’expliquer les changements apportés par ce nouveau programme mais aussi tester certaines idées. Actuellement, seules 4% des entreprises de la région ont recours à l’apprentissage. Retirer tous les freins. Orientation, rupture de contrat, aide aux entreprises, le Plan apprentissage mis en place par la région a vocation à « lever tous les freins psychologiques qui bloquent aujourd’hui les employeurs », mais aussi à encourager les jeunes vers cette voie. Pour cela, plusieurs mesures ont été instaurées. L’orientation. Afin de mieux faire découvrir l’apprentissage, qui souffre encore d’une image dégradée, Xavier Bertrand souhaite « permettre aux collégiens et lycéens de mieux découvrir l’ensemble des métiers accessibles par cette voie » un trimestre avant les grandes vacances. « Nous avons le devoir de changer l’image de cette filière qui est vectrice d’excellence. Il faut agir sur les deux bouts de la chaîne, à savoir les entreprises et les jeunes, mais également auprès des parents, pour lesquels l’apprentissage reste bien souvent synonyme d’échec », note pour sa part Sébastien Huyghe. Aide aux entreprises. Xavier Bertrand a annoncé le triplement de l’aide aux entreprises de moins de 250 salariés qui ont recours à un apprenti de plus de 18 ans, la portant à 3 000 euros dès juin prochain. En outre, une prime de 1 000 euros sera versée aux entreprises (entre onze et 250 salariés) qui recruteront un apprenti mineur. La rupture. Le président du conseil régional des Hauts-de-France souhaite également trouver une solution en cas de rupture de contrat, un phénomène qui nuit aux entreprises comme aux apprentis. « La rupture est toujours une question difficile. Nous avons fait le choix ici de suivre les jeunes dès leur entrée au CFA. Ils ont un grand besoin d’être accompagnés, la proximité est très importante, surtout dans les premiers mois d’apprentissage », souligne Hassan Laaraj, directeur du CFA Interfor. Pour contrer cet échec, Xavier Bertrand propose que la région prenne en charge le jeune victime d’une rupture de contrat, notamment en lui trouvant une autre formation. « Il ne faut pas les abandonner », a-t-il déclaré. Une plate-forme de service. La région a mis en place une plate-forme permettant de faire le lien entre les jeunes et les entreprises, sur le modèle de “Proch’Emploi”. Des mesures bien accueillies dans l’ensemble par l’équipe d’Interfor, mais qui ne résolvent cependant pas tous les problèmes rencontrés. « C’est évident que l’ensemble de ces mesures peut influencer les chefs d’entreprises qui hésitent à prendre un apprenti, mais je reste persuadé que l’apprentissage est d’abord une affairede conviction. Et il y a aussi la question du nombre de candidats. L’année dernière, nous n’avons pas pu répondre à 25 demandes d’employeurs faute de candidatures », rappelle Dominique Ducrocq, directeur général d’Interfor. Promouvoir largement le dispositif « Nous allons convoquer l’ensemble des proviseurs de collègeset de lycées pour leur présenter ce Plan apprentissage », a lancé Xavier Bertrand avant d’expliquer qu’il allait également écrire à l’ensemble des entreprises du territoire, aux CFA et aux branches professionnelles pour promouvoir ce nouveau dispositif, mais également lancer une grande campagne de communication pour enfin « tordre le cou aux idées reçues ». L’objectif est que chacun comprenne « qu’un jeune en apprentissage est un jeune au chômage en moins », affirme Sébastien Huyghe. Une politique valable pour les six ans de mandature, qui ne sera pas remise en question d’après le président de région. « Il s’agit de donner de la visibilité à tous les acteurs, s’est-il engagé. Après la rentrée de septembre, nous ferons une première évaluation, et des améliorations pourront intervenir », a-t-il ajouté.