Des aides pour les maraîchers picards, victimes de la météo
Semis qui ne lèvent pas, production qui pourrit au champ, attaques d’oïdium et de mildiou favorisées par l’humidité. Les difficultés se sont enchaînées pour les maraîchers cette année. La MSA Picardie fait le point sur les aides accessibles dans ce contexte.
Gel en avril, inondations en juin et juillet, températures printanières basses, grêle… Les maraîchers de la Somme, de l’Oise et de l’Aisne ont essuyé des conditions météorologiques difficiles depuis le printemps. Pour soutenir un peu plus de 200 producteurs locaux, la Mutualité sociale agricole (MSA) de Picardie a multiplié les rencontres et les échanges pour les informer sur les dispositifs de soutien.
« Ces aléas climatiques sont localisés et diffus, avec des ampleurs variables, et il est difficile de savoir combien de maraîchers sont touchés précisément, souligne Éric Aernoudts, directeur adjoint de la MSA Picardie. Et d’ajouter : C’est une situation différente, par exemple, d’une crise laitière, où tous les producteurs sont impactés par la baisse des prix. » La Somme semble plus particulièrement touchée, avec, notamment, « les Hortillonnages qui ont subi les inondations », complète Ingrid Desort, responsable régionale recouvrement contentieux.
Avant le 31 octobre
Semis qui ne lèvent pas, production qui pourrit au champ, attaques d’oïdium et de mildiou favorisées par l’humidité, les difficultés se sont enchaînées. « Dans les Hortillonnages, l’essentiel du travail est fait à la main et il a été très compliqué de rentrer dans les parcelles détrempées, note encore Ingrid Desort. Globalement, les plus touchés estiment une perte de 50% de leur chiffre d’affaires. »
Face aux remontées des organismes agricoles directement en contact avec les producteurs, la MSA a multiplié les canaux d’information sur les dispositifs qu’il était possible d’activer. Tout d’abord un échéancier de paiement des cotisations sociales sur 36 mois et des remises des majorations de retard de paiement peuvent être accordés après examen de la demande. En cas d’une diminution des revenus, il est également possible pour les chefs d’entreprise de moduler le montant des appels de cotisation.
Par ailleurs, une prise en charge partielle des cotisations est également envisageable. « Une enveloppe nationale de 300 000 euros a été accordée à la MSA Picardie sur ce volet dont 113 000 euros pour la Somme », complète encore Ingrid Desort. Mais les demandes doivent être faites avant le 31 octobre. Les explications et les formulaires pour tous ces dispositifs sont disponibles sur le site dédié "Pass’Agri" de la MSA.
« Il faut aller chercher les gens »
« Une baisse de revenus peut ouvrir des droits pour de nouvelles prestations », souligne Éric Aernoudts. C’est l’occasion de faire le point avec un conseiller qui sera en mesure de pointer les aides adaptées. « Lorsqu’une situation difficile dure, qu’elle est répétitive, on sait que l’agriculteur peut être socialement atteint. Nous accordons une attention très particulière à cet aspect », poursuit encore Éric Aernoudts.
Mais, qu’il s’agisse de demander une aide financière ou un accompagnement psychosocial, les chefs d’entreprise dans le milieu agricole répugnent souvent à faire la démarche. « Nous pourrions considérer qu’une fois que nous avons donné les informations, nous avons fait notre travail et que nous pouvons rester derrière notre bureau, remarque Éric Aernoudts. On ne peut s’en contenter, il faut aller chercher les gens. »
Pour cela, la MSA s’appuie sur son large réseau de conseillers, de médecins et de représentants sur le terrain et procède à des campagnes d’e-mailling et d’appels téléphoniques. Elle collabore également avec les organismes agricoles pour repérer les situations dégradées et ne laisser personne sur le bord de la route.