Production d’essences fourragères

EquiVégétal, la pépinière artisanale dédiée aux chevaux

L’automne dernier, Ludivine Descheemaker a ouvert chez elle sa pépinière artisanale. Sa particularité : elle est spécialisée dans la production d’essences fourragères pour les chevaux. Elle est en couveuse jusqu’en octobre et peut déjà s’appuyer sur un très bon bouche à oreille.

Un garde manger à ciel ouvert. Ici, Américan Boy déguste du bouleau. 
Un garde manger à ciel ouvert. Ici, Américan Boy déguste du bouleau. 

Fonder une pépinière dédiée à des essences spécifiques pour les chevaux, c’est l’idée qui a germé dans la tête de Ludivine Descheemaker qui demeure à Sully, près de Songeons. Après quelques années comme salariée dans une entreprise d’assurances spécialisée pour les chevaux, la jeune femme de 36 ans a décidé de donner un nouveau sens à sa vie. Pour cela, elle a suivi une formation de pépiniériste chez Atmosvert dans la Creuse. « Avec mon mari, on s’est intéressés dans un premier temps au potager, à la permaculture, au jardin forêt et finalement à la résilience et à l’autonomie alimentaire. C’était comme une évidence pour nous et c’est devenu une véritable passion. Nous recherchions une propriété qui, en plus de prévoir de la place pour mettre nos deux chevaux, devait aussi nous permettre d’avoir un potager et un jardin-forêt. »

Le couple a eu la chance de trouver l’endroit idéal qui se développe sur 1,8 hectares. Ses deux chevaux bénéficient d’un hectare comprenant des parcelles matérialisées par des haies. « En les observant, je me suis aperçue qu’ils mangeaient certaines essences à des périodes différentes, assure-t-elle. Ils font des rotations : par exemple, l’aubépine est plutôt appétante au printemps quand elle est en fleur. C’est un arbuste bon pour la circulation sanguine, même pour les humains. Le cassis serait bénéfique pour l’arthrose. Le saule, lui, aurait des propriétés anti inflammatoires. »

De nombreuses essences sont cultivées.

C’est ainsi qu’elle s’est lancée dans la culture d’une vingtaine d’essences : arbres pour zones humides (saule osier jaune, peuplier d’Italie…), arbres résistants à la chaleur (aulne de Corse, murier blanc, micocoulier), de haies fourragères, d’arbres fourragers, d’arbres fruitiers et de petits fruits. Ils sont commercialisés à l’unité ou en kits. « Le kit haie fourragère comporte trois pommiers sauvages, deux poiriers sauvages, deux cormiers, deux aubépines et deux noisetiers, présente Ludivine Descheemaker. Tous ces arbustes étant sauvages, ils sont épineux et peuvent très bien servir de clôture défensive. Le but des kits est de faciliter la tâche aux gens. »

Une communauté déjà forte

Pour le moment, sa pépinière se développe sur 2 000 m². Ludivine Descheemaker fait pousser des graines depuis deux ans et les premiers plans ont été commercialisés dès l’automne dernier dans toute la France. Une partie de la production est effectuée en pleine terre, pour limiter l’arrosage et obtenir des arbres forts. Ces arbres ne sont en vente que pendant l’hiver de novembre à mars. L’autre partie de la production est effectuée en pot afin d’offrir une plus large période de plantation de septembre à mai. Elle privilégie des méthodes de culture traditionnelles et respectueuses de l’environnement : elle n’utilise donc pas de produits chimiques et favorise la pollinisation naturelle pour des plantes saines et robustes.

Ludivine Descheemaker est épaulée jusqu’en octobre par la couveuse d’entreprises « A petits pas » qui se trouve à Canlers dans le Pas-de-Calais. Elle a déjà enregistré 150 clients pour sa première saison, et la prochaine s’annonce encore plus prometteuse. La jeune femme très présente sur les réseaux sociaux peut s’appuyer sur une communauté ; déjà importante. Elle y distille de nombreux conseils, accompagne dans les projets d’aménagement« J’ai près de 2 500 abonnés sur Instagram, s’étonne-t-elle. Les clients prennent des photos de leurs plantations et les partagent. Le bouche à oreille est vraiment très bon. Alimentation, diversité et impact écologique… planter des arbres ou des haies cela a un impact positif sur la biodiversité. Ils protègent les chevaux lors des pluies ou des fortes chaleurs. Dans les années à venir, si on a de grosses périodes de sécheresse et des problèmes pour produire du foin, ces essences constitueront un complément, une réserve salutaire du printemps jusqu’à l’automne pour améliorer les conditions de vie des chevaux. »