Série été Picardie "Au fil de l'eau"
Etangs de Comelles : richesse d’un patrimoine historique et naturel
Abritant une faune et une flore riches, les étangs de Comelles sont également dotés d’une longue histoire. Promenade dans un lieu préservé.
Un chemin bucolique longe l’étang de la Loge, à Coye-la-Forêt. Il
offre une promenade sous les arbres avec des points de vue charmants sur
le château de la reine Blanche, lové sur les berges. Dans le
prolongement de ce plan d’eau, trois autres s’alignent, formant les
étangs de Comelles, en plein cœur de la forêt de Chantilly. L’endroit,
très prisé, invite à se reconnecter à la nature, et à se promener sur les circuits dessinés par le parc naturel régional Oise-Pays de France, dont le périmètre englobe les étangs.
On y observe ainsi nombre d’espèces végétales : Guimauve officinale, Bidens feuillu, Myosotis des marais…
« Mais c’est aussi un lieu chargé d’histoire », complète Brigitte Souverain, chargée de mission tourisme et loisir au sein du PNR.
Du XIIe siècle aux romantiques
« C’est au XIIIe siècle que les moines de l’abbaye de Chaalis aménagent successivement les étangs dans le lit de la Thève. Ils y élèvent alors des poissons », explique Brigitte Souverain. Les propriétaires se succèdent au long des siècles : l’abbaye de Royaumont, le seigneur de Coye, le prince de Condé, l’Etat a l’issue de la Révolution qui revend les étangs…. Le domaine, chasse princière, voit les moulins se multiplier.
C’est l’un de ces moulins qui subira des transformations successives avant de devenir le Château de la reine blanche, relais de chasse imaginé en 1825 par le dernier prince de Condé : Louis VI Henri de Bourbon-Condé. « Le style néogothique était rare à l’époque en France. L’idée est probablement venue d’un séjour en Angleterre », précise Brigitte Souverain. C’est aujourd’hui l’Institut de France qui en est propriétaire. Mais le château est loué à un particulier qui y loge, il n’y a donc pas de visite. Mais il est possible de louer l’endroit pour des événements.
Une vie culturelle
Grâce à sa proximité avec une gare (aujourd’hui la ligne D du RER, station Borne Blanche ou Orry-Coye), les promeneurs ont été attirés, de longue date, par le charme de l’endroit. Parmi eux des artistes. « Le romantique Chateaubriand aimait à s’y promener, on en retrouve d’ailleurs une trace dans ses écrits », note Brigitte Souverain.
Logiquement, les étangs sont un lieu de vie culturelle. « Les balades photographiques de l’Oise font actuellement escale ici », remarque Emmanuelle Pillaert, chargée de mission communication au sein du parc naturel régional. Jusqu’au 14 octobre sont visibles les clichés de Peggy Herbeau pris dans une scierie et ceux d’Aurélie Scouarnerc illustrant le quotidien d’une association soignant les animaux blessés.
La menace de l’envasement
Les étangs de Comelles offrent une richesse naturelle exceptionnelles, protégée collectivement. Le parc naturel régional et l’ONF sont ainsi associés à leur gestion. « L’activité piscicole ayant disparu, l’étang Comelle s’est envasé et a laissé place à une roselière », explique Brigitte Souverain. Il est ainsi devenu un lieu privilégié pour de nombreux oiseaux. « Mais cela pose la question du devenir du site. Faut-il entretenir les étangs ou les laisser évoluer naturellement ? »
Ainsi une étude sur l’envasement a été menée en 2017. Dans ce cadre, « l’étang Chapron a été mis à sec une année », détaille Brigitte Souverain. Durant cette période, des saules s’y sont installés, « nous avons remarqué qu’ils ont permis de compacter les vases et de gagner en hauteur d’eau ».
Si des voies d’intervention se sont dessinées, rien n’a été arrêté, les
budgets en jeu étant conséquents. En attendant, le charme des étangs
opère toujours au fil des saisons…
À la chasse aux rondins
« Nous avons lancé un jeu dans le cadre des vingt ans du parc que nous fêterons le week-end des 14 et 15 septembre à La Chapelle-en-Serval » annonce Emmanuelle Pillaert, chargée de mission communication au sein du parc naturel régional. Vingt rondins de bois ont été ainsi cachés dans différents lieux du parc. Deux modes de jeu sont possibles : chercher le nom des 20 cachettes grâce aux indices dans le bulletin de jeu ou envoyer sa photo à côté d’un rondin découvert lors d’une promenade. « En étant attentifs, les visiteurs des étangs de Comelles devraient avoir une occasion de participer », glisse Emmanuelle Pillaert. Clôture du concours le 13 septembre.