Gobo house a ouvert son premier site de production à Russy-Bémont

« Notre activité de construction modulaire est née de notre expérience de promoteur immobilier », explique Frédéric Morin, fondateur de Habitat de France et sa filiale Gobo House. « Je trouvais que les réunions de préparation de chantiers étaient excessivement longues. J’ai cherché des solutions pour construire plus rapidement et de façon plus qualitative, avec de la main d’œuvre majoritairement locale. »

C’est ainsi que le l’entrepreneur se tourne vers des solutions de constructions modulaires brevetées, Silvalta, dont le bureau d’étude, Epange, filiale également de Habitat de France, est devenu le titulaire exclusif. Les modules en ossatures bois, sont construits en atelier, par Gobo House, puis assemblés sur le chantier, grâce à leur forte rigidité. L’empilement est possible sur quatorze niveaux et le déplacement des modules est envisageable par la suite.

L’entreprise assemble également des murs-rideaux, notamment utilisés pour la rénovation énergétique des bâtiments. Les constructions répondent à la norme thermique RE2020, jusqu’au label allemand Passiv'Haus, très exigeant.

Des recrutements en cours

Les délais de construction, selon les projets, sont divisés par deux ou trois par rapport à un chantier classique. Les matériaux sont bio sourcés, recyclés pour une partie. « 80% sont français, le reste est européen, majoritairement issu d’Allemagne et d’Autriche », précise Frédéric Morin. Avec un procédé économe en eau, la solution Gobo House a de quoi séduire par un impact environnemental réduit.

Le premier site de production a été ouvert l’été dernier sur une parcelle de 9 500 m² à Russy-Bémont, sur une partie de l’ancien site Bonduelle. C’est le volet immobilier qui représente la part majoritaire de l’investissement. « Nos pièces arrivent coupées sur mesure et nous procédons à l’assemblage », explique le responsable. Une organisation qui nécessite essentiellement du matériel électroportatif.

« Aujourd’hui, 25 salariés travaillent sur le site de Russy-Bémont, mais notre objectif est de monter à 40 le plus vite possible », insiste Frédéric Morin. Gobo House cherche ainsi des profils issus du secteur du bâtiment ou ayant des bases dans la construction et en capacité d’apprendre. « Les apprentis et les stagiaires peuvent être accueillis », souligne le dirigeant.

Deux nouveaux sites de production en vue

L’entreprise travaille actuellement sur une opération pour le groupe Réalités, promoteur immobilier, à Coupvray, en Seine-et-Marne. « Il s’agit de maisons individuelles entre 96 et 116 m², précise Frédéric Morin. Aujourd’hui, nous sommes en cours de signatures pour des projets allant de l’habitat de loisirs, jusqu’à l’hôtellerie et des logements collectifs, jusqu’à sept ou huit étages ». L’entreprise vise la construction de 200 logements en 2022 et 1 500 en 2024. « Notre chiffre d’affaires, cette année, devrait se situer entre neuf et dix millions d’euros et nous devrions dépasser les 25 millions d’euros en 2023 ».

Pour assurer ce développement, au moins deux autres sites de production devraient ouvrir dans les deux à trois ans, notamment dans la région Rhône-Alpes. En misant sur une production française et des emplois locaux, Gobo House met tous les atouts de son côté. La stratégie pour être au plus proche des chantiers semble d’autant plus essentielle pour surfer sur la hausse du coût des matières premières et leur indisponibilité : « pour des menuiseries extérieures, les délais les plus longs sont de cinq mois. Le bois brut a pris entre 250 et 300% en deux ans », constate le dirigeant.