L'Ecospace continue de transformer la Ferme de la Mie au Roy 

Racheté en 1997 par la Ville de Beauvais, le site de deux hectares, situé près du plan d’eau du Canada, abrite un chantier d’insertion tout en sensibilisant au développement durable et en proposant des activités dédiées à la transition écologique et au bien-être.

Audrey Bahri, responsable de l’Ecospace, Guillaume Sergeant, directeur de la direction des transitions et de la santé à la ville de Beauvais et Michel Delaunay, encadrant technique d’insertion. 
Audrey Bahri, responsable de l’Ecospace, Guillaume Sergeant, directeur de la direction des transitions et de la santé à la ville de Beauvais et Michel Delaunay, encadrant technique d’insertion. 

Au XVIIème siècle, La Mie au Roy n’est pas encore un quartier de Beauvais. Ce n’est qu’un hameau avec une chapelle, un moulin et la ferme qui stockait le grain. En 1997, la Ville de Beauvais en devient propriétaire. Une première phase de restauration concerne la rénovation de l’ancienne remise, des toitures de l’ancienne habitation et de l’ancienne étable pour créer une ferme pédagogique.

Transformation

En 2004, une seconde phase de travaux est engagée pour créer une structure d’éducation au développement durable. Elle se poursuit avec de nombreux aménagement : la création des jardins durables et des jardins pédagogiques, la rénovation de la remise en bureau d’accueil, le début de la rénovation de la grange et de la seconde remise, l’aménagement de salles d’animation/ réunion, d’un laboratoire et de bureaux dans l’ancienne étable, l’installation de l’éolienne de pompage permettant d’utiliser de l’eau de pluie pour les jardins et les sanitaires, la création du verger pédagogique composé d’essences rustiques et locales, l’accès pensé aussi pour les personnes à mobilité réduite, l’installation du chantier d’insertion dans l’ancienne habitation, la rénovation de la cour et la livraison des bureaux aux associations.

Dans la grange, l’isolation est notamment réalisée avec des roseaux d’un marais local. 

« Actuellement, le chantier d’insertion, qui compte sept agents éloignés de l’emploi et un encadrant, s’attelle à des travaux d’aménagement d’une salle de vie commune/ pause grâce à des écomatériaux comme de l’enduit de terre dans la seconde remise, énumère Audrey Bahri, responsable de l’Ecospace. Ils s’affairent aussi à l’isolation de la grange à l’aide de roseaux provenant du marais voisin de Saint-Just puis de l’enduit de terre. Des panneaux solaires aérothermiques assurent un chauffage au bâtiment qui est autonome. Et ils assurent l’entretien courant du site. Nous envisageons désormais la construction d’un bâtiment entre la grange et l’étable où serait installée la chaufferie, qui sera un chauffage central au bois et une cuisine… »

Transition écologique et bien-être

L’Ecospace est un véritable équipement municipal de sensibilisation au développement durable. Si la grille est ouverte, tout un chacun peut venir sur ce site hors du temps et bénéficier d’informations à l'aide de panneaux pédagogiques en cours d’installation. C’est aussi le lieu d’initiatives. 150 actions sont menées au cours l’année auprès de publics divers (scolaires, familles, professionnels du bâtiment…). Quatorze structures partenaires proposent en effet des activités et des ateliers sur la thématique de la transition écologique : bon usage des outils numériques, couture, apprendre à utiliser les éco-matériaux, cuisine (grâce aux fruits du verger, des framboisiers, aux légumes du jardin pédagogique…) et une seconde thématique dédiée au bien être : méditation, yoga, sophrologie.

De nouveaux arbres fruitiers ont été plantés. 

Depuis la pandémie, le grand public se montre plus sensible à l’environnement et aux manières d’en prendre mieux soin : « Depuis trois ans, lors de la fête du sport qui se déroule début septembre, nous accueillons 1 200 personnes, dont 50% qui n’avaient pas prévues de venir à l’Ecospace, ajoute Guillaume Sergeant, directeur à la direction des transitions et de la santé à la ville de Beauvais. C’est une fréquentation triplée comparée aux chiffres avant le Covid. Les associations bénéficient à cette occasion de nouveaux adhérents. Parfois, les visiteurs passent trois heures sur le site. Ils découvrent qu’il est possible de pique niquer sur des tables installées sous la halle couverte. Ils croquent dans une pomme qu’ils viennent de cueillir. L’esprit de l’équipement est de les rendre acteurs à travers le parcours de découverte, la sensibilisation, des ateliers pour les inciter à mettre en œuvre des actes pour, au quotidien, agir à une société plus durable, plus soutenable…. »