Mobilité

La plaine d’Estrées lève le pouce !

Parmi les solutions pour résoudre les problèmes de mobilité sur le territoire de la communauté de communes de La plaine d’Estrées, le Rézo Pouce remet l’auto-stop au goût du jour.

Pour la communauté de communes de la plaine d'Estrées, 77 arrêts sont répertoriés sur le site rezopouce.fr. (c) CdC Plaine d'Estrées
Pour la communauté de communes de la plaine d'Estrées, 77 arrêts sont répertoriés sur le site rezopouce.fr. (c) CdC Plaine d'Estrées

Depuis l’année dernière, des panneaux carrés verts signalant « un arrêt sur le pouce » ont fleuri sur le territoire de la Communauté de communes de La plaine d’Estrées. Cette solution originale d’auto-stop, a déjà été adoptée par des collectivités du département.

Une initiative qui prend place dans une réflexion globale menée par les élus locaux. « Nous avons réfléchi aux aspects mobilité avec la préoccupation de limiter les voyages individuels en voiture », explique Tanneguy Desplanques, élu au sein de la Communauté de communes, en charge des mobilités. Une véritable problématique pour ce territoire qui présente un profil mixte péri-urbain et rural.

Des déplacements compliqués sans voiture

« Il existe des gares pour se rendre à Compiègne, à Paris. Mais à l’intérieur du territoire, les déplacements, quand on n’a pas de voiture, sont plus compliqués. Les flux sont diffus, ce qui nous oblige à mettre en place plusieurs services de mobilités », poursuit Marie-Chloé Strecker, chargée de mission mobilité durale au sein de la collectivité. Cette stratégie globale est inscrite, depuis 2019, dans un plan de mobilité rurale qui propose des actions complémentaires.

Avec le Rézo pouce, se sont les trajets courts qui sont visés, par exemple pour aller faire des courses, se rendre chez le médecin. Cette solution, portée par Mobicoop, une société coopérative d’intérêt collectif, remet très simplement l’auto-stop au goût du jour et le rend accessible au plus grand nombre. « En collaboration avec chaque commune, nous avons identifié 77 points stratégiques », note encore Marie-Chloé Strecker. Un travail préparatoire qui a duré près d’une année, perturbé par la crise sanitaire de la Covid-19. Sur des axes fréquentés, ces endroits présentent toujours les conditions de sécurité nécessaires pour les piétons et les automobilistes.

Des baptêmes d'auto-stop

Deux utilisations sont possibles. En s’inscrivant et réservant gratuitement un trajet sur le site rezopouce.fr ou l’application, qui référence tous les arrêts, à la façon du covoiturage. Ou en se rendant directement à un arrêt muni d’un panneau précisant sa destination et attendre qu’un conducteur s’arrête. « Les expériences menées sur toute la France par Mobicoop montrent, qu’en mode auto-stop, les gens attendent une à deux minutes et 90% sont pris en charge par un automobiliste en moins de dix minutes », remarque Marie Chloé Strecker.

« C’est une solution légère, peu couteuse à mettre en place et complète », résume Marie-Chloé Strecker. Les principaux investissements pris en charge par la Communauté de communes résident dans les panneaux et leur installation (40 000 euros) et dans l’abonnement annuel à Rézo pouce de 3 500 euros (accès au site, l’application, formation, kit de communication…).

Aujourd’hui, il s’agit d’inciter les habitants à tendre le pouce ou prendre quelqu’un en voiture. Selon Mobicoop, avec un bon travail d’information, 2% de la population d’un territoire s’inscrit tous les ans dans la démarche. « La communication s’ébauche et nous allons l’amplifier au cours des prochains mois. Nous allons aussi utiliser des manifestations pour promouvoir le réseau pour que tout le monde comprenne bien à quoi servent ces petits panneaux verts , explique Tanneguy Desplanques.

Des baptêmes d’auto-stop sont ainsi proposés. « Nous avons des premiers retours très positifs »,se réjouit Marie Chloé Strecker. Un très bon début malgré la crise sanitaire qui demandera un peu plus de patience pour que l’initiative trouve son rythme de croisière.