Concertation nationale sur le mix énergétique
Les Hauts-de-France planchent sur la sobriété énergétique
Le 20 octobre dernier, le Gouvernement lançait une concertation nationale sur le mix énergétique. Dans ce sens, un « tour de France des régions » pour faire émerger les priorités territoriales a été lancé. Les Hauts-de-France ont accueilli les premiers débats, le 14 novembre dernier à Douai.
Pour 2050, le Gouvernement s’est ainsi fixé deux objectifs majeurs :
atteindre la neutralité carbone et être le premier grand pays industriel
à sortir de sa dépendance aux énergies fossiles. Des objectifs
ambitieux qui vont obliger les élus, les entreprises et les habitants à
faire, rapidement, de véritables choix de société, notamment sur la
façon de consommer, de produire, de se déplacer, et de se loger…
Pour trouver des solutions, le Gouvernement a lancé une concertation nationale nommée : « Notre avenir énergétique se décide maintenant ». Et pour les premiers échanges, c’est dans les Hauts-de-France, à l’IMT Nord Europe de Douai, que se sont réunis membres de l’Etat, acteurs locaux et grand public.
Les Hauts-de-France loin de la neutralité carbone
Premier constat, la marche à franchir est haute pour la région. « Seuls 4% des émissions de gaz à effet de serre qui sont émises dans les Hauts-de-France sont compensées. Concernant les énergies fossiles, dans la région, nous les exploitons à 70% dans notre mix énergétique. Nous sommes très loin de la neutralité carbone et de la fin de la dépendance aux énergies fossiles », introduit Anastasia Ivanosky, coordinatrice de l’observatoire climat au Cerdd. Pour autant, les élus sont conscients des enjeux.
« L’enjeu énergétique est dans toutes les délégations. L'objectif est donc de se nourrir de l’expérience des territoires afin d’écrire une feuille de route qui soit la plus concrète possible », a ainsi lancé en Christophe Coulon, vice-président à la région Hauts-de-France.
Pédagogie et énergies renouvelables
Durant cette rencontre, les participants ont planché par petits groupes. Lors de la restitution, plusieurs axes ont été évoqués, notamment celui de la pédagogie. « Aujourd’hui, personne ne sait réellement mesurer son empreinte carbone que ce soient les entreprises, les collectivités ou encore les habitants. Je pense que la première chose à faire avant d’agir, c’est de créer des outils pédagogiques et ergonomiques qui nous permettraient de mesurer notre empreinte carbone », confie l’un des participants. Une idée qui rejoint celles évoquées par un autre groupe qui a tenu à rappeler l’importance d’éduquer dès le plus jeune âge aux enjeux liés au climat et à développer des formations en faveur de la transition énergétique.
De plus, pour espérer atteindre la neutralité carbone, tous ont noté l’importance d’accroître l’utilisation des énergies renouvelables. « Il faudra penser à aller sur le terrain de l’autoproduction et de l’autoconsommation. Chaque ménage, entreprise et collectivité, devrait installer des panneaux solaires sur son toit. C’est une première idée, mais qui ça ne suffira pas, il faudra aussi multiplier les parcs éoliens en mer », renchérit un autre participant. Les maires présents n’ont pas hésité à lancer un message aux membres de l’Etat à cet égard : « Concernant les énergies renouvelables, n’oubliez pas de mettre les territoires au cœur de ces démarches. Chaque commune doit aller au bout de ses capacités en termes de production décarbonée. »
Davantage de mobilités douces et une rénovation massive
Côté transport, tous les participants ont affirmé qu’il est urgent de
développer l’offre de transport en commun, notamment dans les zones les
plus reculées, mais il importe également promouvoir le co-voiturage et
favoriser les mobilités douces. Une chose est sûre, dans le monde de
demain, il faudra limiter les voitures individuelles. Il faudra aussi
rénover massivement.
« Concernant la rénovation énergétique, il faut renforcer les aides », affirme un bailleur présent dans la salle qui a également proposé qu’un catalogue regroupant toutes les aides soit rédigé. Enfin, les participants ont souligné l’importance de créer des solutions technologiques capables de participer à la décarbonation.
Des débats préparatoires
La concertation «Notre avenir énergétique se décide maintenant» vise notamment à alimenter l’élaboration de la première loi de programmation sur l’énergie et le climat, qui fera l’objet d’un débat parlementaire en 2023 et la troisième programmation pluriannuelle de l’énergie, qui sera adoptée en 2024.