SÉRIE ÉTÉ
Naviguer, sans permis, d’Amiens à la baie de Somme sur un bateau habitable
Cet été, nous consacrons une série sur les lieux et les activités insolites de l'Oise mais aussi des Hauts-de-France. Découvrez l'épisode 16 !
Location Picardie Boat, à Long, propose de partir plusieurs jours sur la Somme, dans un bateau habitable. Un voyage en toute liberté accessible sans permis.
Le 19 mai, l’Australien Stubblety-Cook a battu le record du monde des 200 mètres brasse, en 2 minutes 05 secondes 9 centièmes (un record amélioré de 17 centièmes !). Un exploit relayé à la vitesse de l’éclair sur toute la planète, qui symbolise un monde toujours plus rapide, connecté et productif, y compris quand il s’agit des loisirs.
Alors, en ce XXIe siècle, passer quelques jours de croisière fluviale entre Amiens et la Baie de Somme et vivre à 8 km/ heure, au rythme du passage des écluses, peut sembler totalement décalé. C’est pourtant ce qui fait le succès de l’offre proposée par Location Picardie Boat.
L’entreprise, installée à Long, met en location des bateaux pour de courtes promenades, de quelques heures, sur la Somme. Mais il est également possible de partir plusieurs jours, avec tout le confort nécessaire, en toute autonomie, et sans permis de navigation. L’occasion de découvrir les paysages avec une nouvelle perspective, de s’arrêter au grès de ses envies, y compris au cœur d’Amiens. Ainsi, pour se faire connaître du plus grand nombre, Location Picardie Boat a rejoint le réseau France Passion Plaisance créé par l’entreprise Saône-et-Loirienne, Canalous.
Convivialité et liberté
Spécialisée depuis une quarantaine d’années dans la croisière fluviale, l’entreprise Canalous, a mis en place une agence pour commercialiser les offres des loueurs indépendants du réseau qui regroupe 600 bateaux sur 40 bases en Europe. « Un des points forts de cette offre de tourisme vert, c’est son extrêmement convivialité, souligne Alfred Carignant, Pdg de Canalous, petit-fils et fils des deux fondateurs. On peut faire escale n’importe où on le souhaite, on jouit d’une extrême liberté. La difficulté réside dans le fait que les personnes qui ignorent que le permis de navigation n’est pas nécessaire ne vont pas se renseigner. »
Un frein qui s’estompe au fil des années, grâce à un travail de communication. Pour prendre en main le bateau habitable, une formation de 30 à 45 minutes, dispensée juste avant le départ, est suffisante. « La motorisation est faible, mais avec l’inertie, il faut simplement anticiper », remarque Alfred Carignant.
« Nous avons de belles années devant nous »
Chahutée par la crise sanitaire, la croisière fluviale a vu les voyageurs étrangers (deux tiers de sa clientèle) disparaître. Durant cette période, les médias multiplient les reportages sur les possibilités qui s’offrent aux Français pour partir en vacances malgré les restrictions sanitaires. « Nous avons eu une bonne couverture médiatique », remarque Alfred Carignant. La clientèle nationale s’est ainsi étoffée. « La clientèle étrangère de proximité revient, il nous reste encore à retrouver celle qui est plus éloignée. »
En attendant, Canalous entend participer à faire évoluer le secteur tout en cultivant une image écologique. « Grâce à notre chantier de construction, à Diguin (71), nous expérimentons des alternatives », relève le dirigeant qui espère tester, dans quelques mois, un prototype propulsé à hydrogène.
« Nous avons également un bateau électrique, en Alsace. VNF, grâce à un partenariat avec nous, a installé plusieurs bornes à recharge rapide. » Un critère indispensable pour ne pas dégrader l’expérience client. « On ne peut pas leur demander de planifier leur arrêt et les faire attendre pour recharger, constate Alfred Carignant. Tout n’est pas encore revenu à la normale, mais nous avons de belles années devant nous », conclut, avec optimiste, le dirigeant.