Profession tatoueuse
Dans son cabinet de Crèvecoeur-le- Grand, Pink death tattoo, Anne-Claire Jourdain réalise des tatouages et piercings. Certains clients font des dizaines de kilomètres pour recourir à son talent. Elle l’assure : « Quand on s’est fait faire un tatouage, on devient accro et on recommence. »
Nous avons un problème, c’est la taille. On ne peut pas faire ce que l’on veut. Autrement, ça va être énorme », conseille Anne-Claire Jourdain, 30 ans, tatoueuse. Sa cliente veut faire recouvrir un précédent tatouage, un papillon mal fait sur l’intérieur de l’avant bras, par un trèfle à quatre feuilles. Anne- Claire préfère un noeud. C’est d’accord pour la cliente.
Cela fait deux ans qu’elle est installée à Crèvecoeur-le-Grand. Elle est passionnée de tatouages depuis l’âge de 15-16 ans. Son premier, elle l’a fait à 13 ans avec la pointe d’un compas et une cartouche d’encre : « C’était mes initiales, se rappelle t-elle. En général, on commence tous avec ce tatouage. Après j’en ai fait à des copains. Je faisais des tatouages comme d’autres filles coupaient les cheveux. » Après avoir travaillé dans un commerce, elle a décidé de vivre de sa passion. Elle a su très vite se faire une place de premier choix dans ce monde assez machiste. Autodidacte, Anne-Claire estime que son métier réclame une certaine dextérité et un goût pour le dessin. Avec les années, le tatouage s’est démocratisé. Toutes les générations et toutes les classes sociales défilent dans son cabinet à l’hygiène très stricte.
Une addiction
Initiales, prénoms des enfants, dessins symboliques… parfois la vie de ses clients se résume dans leurs tatouages. Anne- Claire Jourdain l’affirme haut et fort : « On commence avec un et ça devient vite une addiction. Certains aiment le résultat que cela produit, d’autres la sensation que cela fait. Nous sommes dans une société de consommation. Le tatouage s’est démocratisé. C’est rentré dans les moeurs. » Les côtes et la nuque, vus sur des stars, sont devenus les endroits à la mode. Quant aux dessins, les étoiles et autres noeuds ont le plus de préférence. Il faut compter une heure et environ 50 euros pour se faire faire un petit tatouage : « Quand les gens se sentent bien ils font des dizaines de kilomètres pour aller venir, confie t-elle. C’est beaucoup de bouche à oreille. Je me fais connaître aussi sur Facebook. » Elle pose aussi des piercings et de plus en plus sur des adolescents. Les parents se montrent moins réticents. Au terme de notre entretien, le noeud a pris forme, il a été paré de belles couleurs bleues. Le papillon s’est envolé. Isabelle Boidanghein