Santé au travail
Réussir à concilier vie professionnelle et obligations parentales ajoute du stress aux femmes
Combiner vie de famille et carrière est une charge mentale supplémentaire pour les femmes actives. Une étude Capterra de début 2023 montre que cette charge mentale est toujours un défi pour elles. Aux entreprises de leur proposer des solutions pour équilibrer leur travail et leur vie familiale.
Près d’un tiers des femmes (31%), travaillant en mode hybride ou à distance, ont des difficultés à séparer vie professionnelle et vie privée, contre seulement 15% des hommes. Elles ressentent également plus de stress (42%) que les hommes (14%) à concilier vie professionnelle et obligations parentales. Les femmes semblent finalement désavantagées par les nouveaux modes de travail. Alors que 78% des employés travaillant en mode hybride ou à distance affirment qu’il est facile de séparer travail et vie privée, d’autres considèrent que ce mode de travail affecte leur équilibre professionnel et personnel, notamment les femmes. Si interférer dans l'équilibre des obligations parentales de leurs employés ne relèvent pas de la responsabilité des entreprises, celles-ci peuvent néanmoins aider ceux ayant des enfants à mieux concilier leurs vies professionnelle et personnelle.
Fixer des objectifs mensuels
Les entreprises peuvent, par exemple, revoir leurs politiques en matière d'objectifs à atteindre, en adoptant une échelle mensuelle plutôt que quotidienne ou hebdomadaire, afin de réduire le stress lié à une performance journalière optimale. Elles peuvent également évaluer si le modèle de travail proposé (présentiel, à distance ou hybride) prend en compte les défis quotidiens rencontrés par leurs employés. Autre action possible, proposer des aides adaptées face à la difficulté d'accès aux infrastructures publiques de garde d'enfants et aux impératifs scolaires.
Selon l'étude, seuls 20% des parents bénéficient d'aides de leur entreprise, et 36% les jugent insuffisantes pour équilibrer leur activité professionnelle et leur vie privée. Plus en détail, l’étude constate que 53% des femmes estiment ne disposer d’aucune aide de la part de leur entreprise (vs 36% pour les hommes). Et si 30% d’entre elles disent en bénéficier, elles considèrent, dans le même temps, que cela ne suffit pas pour contribuer à cet équilibre.
Privilégier la santé mentale au travail
Alors que 84% des répondants ont déclaré être impactés par un épuisement léger à extrême, il semble que les entreprises négligent encore trop souvent la santé mentale de leurs salariés. Pourtant, le fait de prendre en compte leur bien-être physique et mental permet de mieux les engager. À l’inverse, une absence de considération peut entraîner des conséquences négatives, comme de la démotivation, voire de l'absentéisme. Cela peut également contribuer à accentuer les disparités femmes/hommes.
Là encore, des solutions existent : les entreprises peuvent, notamment, encourager leurs salariés à prendre des temps de repos si nécessaire –une mesure qui ne semble pas souvent envisagée, puisque seuls 38 % des répondants disent pouvoir en bénéficier. Même si des inégalités subsistent : 41% des hommes indiquent y avoir eu accès, contre seulement 35% des femmes.
A noter, que la majorité des salariés semblent à l’aise pour faire valoir l’importance de leur santé mentale au travail. Néanmoins, un quart d’entre eux déclarent ne pas l’être. Les hommes étant souvent plus sereins que les femmes sur le sujet : près d’un tiers de ces dernières (30%) ne sont pas à l’aise pour l’évoquer, contre 24% des hommes.
La famille, une « charge mentale pesante » pour les femmes
Pour les entreprises qui souhaitent promouvoir l'égalité des sexes, la question de la conciliation entre vie professionnelle et familiale des femmes reste un enjeu majeur. Ces dernières étant plus susceptibles que leurs homologues masculins de connaître des interruptions de carrière liées à leur famille. Bien que des mesures juridiques aient été mises en place, il reste encore beaucoup à faire pour leur permettre de mieux associer sphères privée et professionnelle, sans qu’elles ressentent de stress supplémentaire.
Bien que 63% des mères ayant annoncé leur grossesse sur leur lieu de travail actuel n'aient ressenti aucune inquiétude quant à leur carrière, 38% ont tout de même été « préoccupées » par les conséquences potentielles de cette nouvelle sur leur travail ( voire « très » préoccupées pour 27% d’entre elles). Outre le stress potentiel lié à la prise d'un congé de maternité et à la reprise du travail avec l'accumulation de tâches à gérer, la parentalité ajoute une responsabilité permanente supplémentaire dans la vie quotidienne des femmes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : pour la majorité (78%), il est encore difficile pour une femme active de concilier vie professionnelle et familiale. Et pour 60% des salariés mères de famille, s'occuper de leur famille génère une « charge mentale pesante ».
*Enquête Capterra menée en ligne en janvier 2023 auprès de 1013 employés de 18 à 65 ans, dont 499 femmes