Toujours plus de sociétés à mission
Le dernier baromètre des sociétés à mission montre que ce modèle attire tous types d’entreprises, quels que soient leur taille, leur secteur d’activité ou leur ancrage dans les territoires.
Cinq ans après la promulgation de la loi PACTE, pour la croissance et la transformation des entreprises, la dynamique des sociétés à mission ne faiblit pas. C’est ce qui ressort du 7e baromètre de l’Observatoire des sociétés à mission, qui dresse un portrait détaillé des entreprises ayant adopté cette qualité (lire l’encadré) en France. Or, depuis 2019, la progression est constante et régulière.
Près de 1 500 entreprises avaient adopté la qualité de société à mission fin 2023, alors qu’elles étaient 1 114 fin 2022, 613 en 2021, 202 en 2020 et 12 en 2019. Désormais, plus de 905 000 personnes travaillent dans une société à mission. Depuis trois ans, la répartition de l’implantation des sociétés à mission reste équilibrée entre l’Île-de-France (43%) et les autres régions (57%). L’Auvergne-Rhône-Alpes (168 sociétés à mission), l’Occitanie (107) et la Nouvelle-Aquitaine (103) sont les régions les plus actives hors Île-de-France, et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a enregistré une progression particulièrement forte en 2023, avec 33 nouvelles sociétés à mission (+45% sur un an).
Des entreprises assez récentes, mais aussi quelques marques historiques
45% des sociétés ayant adopté la qualité de société à mission ont été constituées après 2020, et bon nombre d’entre elles ont été créées entre 2010 et 2019. Il s’agit donc, pour beaucoup, de sociétés relativement récentes, et cette particularité s’est confirmée l’an dernier. Certaines petites structures choisissent d’ailleurs d’adopter cette qualité dès leur création. Mais certaines marques historiques n’ont pas hésité à franchir le pas. C’est le cas du domaine viticole Château Chasse-Spleen, fondé en 1863, et de la maison de thé Dammann Frères, fondée en 1825, devenus sociétés à mission en 2023.
Les petites et très petites entreprises restent les plus nombreuses
Depuis trois ans, les ETI et les grandes entreprises représentent respectivement 8% et 2% des entreprises ayant adopté la qualité de société à mission. Six nouvelles grandes entreprises l’ont fait en 2023 (Clariane, Destia, Enedis, Groupe Coopératif SantéCité, LNA Santé, et Teract,) et le seuil des 100 ETI a été franchi (avec, entre autres, le groupe Qualiconsult et cinq de ses filiales, le groupe Candor, l’enseigne Jules, la marque Mademoiselle Desserts et l’entreprise de nettoyage OMS Synergie). La part des PME de plus de 50 salariés a continué d’augmenter en 2023 (avec, par exemple, la marque de mode Sessùn, l’entreprise de livraison de repas FoodChéri, la conserverie La Belle-Îloise et Les Vergers Boiron), mais les entreprises de moins de 50 salariés demeurent les plus nombreuses (79% des entreprises à mission en 2023), et en particulier les micro-entreprises (58%).
Une nette prédominance du secteur des services, et notamment de l’informatique
Actuellement, 79% des sociétés à mission évoluent dans le secteur du service, loin devant le commerce (12%), l’industrie (8%) et l’agriculture (1%). Les trois secteurs d’activité qui restent les plus représentés sont les télécommunications-informatique-tech (l’informatique y occupe une place prépondérante), le conseil en stratégie, en transformation et en RSE (des cabinets de moins de 50 collaborateurs, pour l’essentiel), et la finance-banque-assurance (avec 18 nouvelles sociétés en 2023).
À noter, parmi les nouveaux venus en 2023 : le secteur de la santé et du médico-social s’est démarqué avec deux entreprises cotées, Clariane et LNA Santé, et une ETI internationale, Santé Cie (2 700 salariés), et le secteur du transport et de la logistique a accueilli deux nouvelles ETI, la Compagnie des Transports Strasbourgeois (1 750 salariés) et la filiale française du groupe hollandais De Rijke (375 collaborateurs).
Qu’est-ce qu’une société à mission ?
Définie par la loi PACTE, promulguée en mai 2019, la qualité de société à mission permet à l’entreprise de définir dans ses statuts une « raison d’être » (définissant l’identité de l’entreprise, son utilité à la société et le futur qu’elle souhaite contribuer à bâtir) associée à des objectifs visant à contribuer à des enjeux sociaux et environnementaux. L’inscription de cette mission dans les statuts permet d’intégrer ces objectifs au cœur du modèle d’affaires de l’entreprise. Un comité dédié est chargé du suivi de la mission au sein de l’entreprise et, tous les deux ou trois ans, selon la taille de l’entreprise, un organisme tiers indépendant (OTI) évalue et délivre un avis sur le respect des objectifs sociaux et environnementaux liés à la mission.