Cessions-acquisitions

Une activité régionale moins dynamique en 2023

Selon le Panorama annuel «Régions & Transmission» que vient de publier In Extenso Finance, 64 opérations de cessions-acquisitions faisant ressortir une valorisation comprise entre 1 et 50 millions d’euros ont été réalisées l’an dernier dans les Hauts-de-France. Outre le recul du nombre de transactions par rapport à l’exercice précédent, le millésime 2023 aura été marqué par un plus grand activisme de la part des fonds d’investissement.

Séverin Morice, directeur de région Nord chez In Extenso Finance.
Séverin Morice, directeur de région Nord chez In Extenso Finance.

Alors que le nombre de cessions-acquisitions de PME valorisées entre 1 million d’euros et 50 millions d’euros a reculé l’an dernier de 11% en France, à 964 transactions, les Hauts-de-France n’ont pas fait exception. Dans son Panorama annuel «Régions & Transmission» qu’il vient de publier, le cabinet In Extenso Finance en a en effet recensé 64, soit 14% de moins qu’un an auparavant. Un recul qui place la région au cinquième rang national des bassins les plus dynamiques en matière de M&A, derrière l’Île-de-France (343 transactions), l’Auvergne-Rhône-Alpes (144), la Nouvelle-Aquitaine (81) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (74).

Moins de transitions de 15 millions d’euros et plus

Cette tendance baissière masque toutefois des situations distinctes selon les secteurs (voir encadré) et, surtout, selon les segments de valeur du marché. «En raison de sa plus grande profondeur, le compartiment 'small' a bien résisté», signale ainsi Séverin Morice, directeur de région Nord chez In Extenso Finance. De fait, 30 PME valorisées entre 1 et 5 millions d’euros d’une part, et 20 valorisées entre 5 et 15 millions d’euros d’autre part, ont été cédées en 2023, contre respectivement 31 et 21 un an plus tôt.

En revanche, le nombre de transactions faisant ressortir des valorisations comprises entre 15 et 50 millions d’euros a plongé de 36%, pour tomber à 14. «Outre l’augmentation significative du niveau des taux d’intérêt entre l’été 2022 et la fin 2023, qui a mécaniquement pesé sur les capacités d’emprunt des candidats à la reprise, le net ralentissement observé sur ce segment peut s’expliquer par le fait non seulement qu’aucun groupe coté en Bourse n’ait procédé à une acquisition dans la région en 2023, mais aussi que les acquéreurs étrangers y aient été moins actifs». De 17% en 2022, leur part a reculé à 12%.

Un retour en force des repreneurs individuels

Dans ce contexte général moins porteur, l’activité régionale des cessions-acquisitions a notamment été alimentée par deux typologies de repreneurs. «Nous avons assisté à un retour en force des personnes physiques, désireuses d’acquérir leur première entreprise, ainsi qu’à celui des fonds d’investissement», indique Séverin Morice. Ayant représenté 27% des acquéreurs en 2023 dans les Hauts-de-France, ces derniers devraient du reste continuer d’animer le marché dans les mois qui viennent, y compris à la vente. «Un grand nombre d’entre eux détiennent encore dans leurs portefeuilles de participations des sociétés qui ont été impactées par les différentes crises successives (Covid, Ukraine, inflation, problèmes d’approvisionnements, hausse des matières premières) et qui doivent retrouver une visibilité et une stabilité afin de les céder dans de bonnes conditions», poursuit Séverin Morice.

Or, face à la pression croissante de leurs propres investisseurs (dits LP’s) pour récupérer une partie de leurs liquidités, le temps presse pour ces gérants. De quoi donc laisser présager un rebond de l’activité M&A en 2024, d’autant que les taux d’intérêt pourraient repartir à la baisse dans le sillage de l’assouplissement de la politique monétaire que la Banque centrale européenne devrait initier dès le mois de juin.